Le voyage d'O

Odyssée théâtrale & musicale des océans et de leurs rivages

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Texte & mise en espace : Jeanne Mathis
Création sonore Martin Guibreteau & Djéké Koffi 
Interprétation Djéké Koffi (musique) ; Martin Guibreteau (musique) ; Mathilde Parmentier-Gierusz (texte) 

Production déléguée Cie Kaïros Théâtre
Co-production Scène Nationale Chateauvallon-Liberté d'Ollioules 
Avec le soutien de La Valette du Var
Subvention DRAC PACA - Le Conseil Général du Var - Ville de Toulon 

Création 2022-2023

 

L’histoire
Il existe une circulation des eaux océaniques que l’on nomme « circulation thermohaline globale » : un courant engendré par les différentes densités de l'eau de mer et qui relie les océans comme un gigantesque tapis roulant. Ce tapis roulant se situe tantôt dans les fonds sous-marin constituant alors les d’eaux profondes, tantôt à la surface, formant entre autre le Gulf Stream. Il joue un rôle majeur sur notre planète notamment en renouvelant l’oxygène des grands fonds -permettant ainsi aux organismes d’y vivre- ; en entrainant dans sa chute une partie du dioxyde de carbone atmosphérique ; en  régulant le climat.

Le voyage d’O raconte le parcours d’une particule d’eau prise dans la circulation thermohaline globale. Son histoire commence en mer de Norvège, où les eaux de surfaces, devenues denses, s’enfoncent profondément, créant une sorte de gigantesque cascade sous-marine.  Notre particule, nommée O, se trouve alors entrainée par ce courant jusqu’en eaux profondes où elle se met à glisser sur le plancher océanique. Passant par le détroit du Groenland puis la mer du Labrador, son aventure lui fait longer toute la côte Est du continent Américain, jusqu’à l’extrême sud pour rejoindre la mer de Weddell. Arrivée dans ces eaux froides, elle borde le continent Antarctique avant de prendre la direction de l’océan Pacifique. C’est là qu’O va remonter à la surface et revoir enfin le soleil. A présent réchauffée, notre particule traverse l’archipel indonésien puis s’engouffre dans l’océan indien pour l’enrichir de sels nutritifs. Elle contourne la pointe sud de l’Afrique, rejoint l’Atlantique tropical puis est prise en charge par le Gulf Stream. Celui-ci la transportera jusqu’aux caraïbes avant de rejoindre la mer de Norvège où elle plongera à nouveau dans les eaux profondes. Au total, son épopée aura duré plusieurs siècles.

Note artistique
Ce récit bien que prenant appui sur le phénomène réel qu’est la « circulation thermohaline », reste une histoire inventée où se mêle fiction et vérité. Tel Ulysse mettant dix ans pour retrouver son foyer, nous accompagnerons O dans son épopée de plusieurs siècles. Avec elle, nous aborderons certains mystères des abysses, glissant entre les carcasses des bateaux et les anémones de mer ; nous longerons la dorsale médio-atlantique pour découvrir les Rimicaris exoculata, de petites crevettes vivants à des températures extrêmes ; nous nagerons dans les eaux glacées de l’océan Austral ;  pleurerons dans le Pacifique  au milieu d’une mer de plastics; jouerons avec les dauphins, observerons les coraux et leurs occupants avant d’aller danser dans les eaux chaudes des Caraïbes.

Ce sera également l’occasion de découvrir toute sorte d’instruments peu connu tel l’udu (percussion en terre cuite), les calebasses d’eau, l’ivanphone (invention reproduisant le chant des baleines), la flute indienne, le vibraphone etc…

Car Le voyage d’O est un spectacle qui s’écoute et se rêve, une odyssée musicale. Sur scène, deux musiciens accompagnent le narrateur, créant des ambiances maritimes propices à l’évasion ; utilisant parfois l’eau comme instrument ; faisant résonner dans nos têtes des chants et musiques liés à la mer.

Le voyage d’O est une invitation au cœur de ce monde méconnu qui est aussi notre monde afin de prendre conscience de son importance, de sa fragilité mais aussi pour lui rendre hommage.

Chute vertigineuse sans remous
Chute sans halte, ni repos.
Chute à 200 000 m3 par seconde.

Depuis la voute marine, je rejoins les eaux profondes pour sonder l’insondable.
Ici débute mon voyage, dans la mer du Groenland,
Il durera un millier d’années.

Bol tibétain

Au commencement était le froid des abysses obscur et sans limites, l’isolement des êtres, la lenteur du mouvement et une sensation trompeuse de silence …
Car dans ces abimes étouffants où la parole n’est pas, des sons à peine audibles, fragiles mais tenaces se propagent. Ils surgissent des plus improbables des flux, ayant pour origine les séismes sous-marins et leurs éruptions volcaniques. C’est la terre. Elle gémit de plaisir à faire craquer ses dorsales et ses plaques tectoniques.

Basse

Guidés par mon courant je glisse le long du plancher océaniques jusqu’à pénétrer dans le détroit du Danemark, un couloir coincé entre deux iles, l’Islande à gauche, le Groenland à droite. A cette profondeur la pénombre persiste comme si une pieuvre géante avait craché son ancre pour assombrir le fond des mers ; mais malgré l’obscurité j’avance au rythme des légendes, quelques millimètres par seconde. Il s’écoulera des siècles avant de revoir la lumière ! Qu’importe, ici le temps semble s’être endormi…
Des carcasses de baleines côtoient celles des navires vikings d’Eric le rouge, des baleiniers éventrés par la glace et du HMS Hood, ce croiseur britannique coulé en 1941. C’est un cimetière sans pierre tombale, sans gerbe de fleur, sans pleureuses, cependant au cœur de cette nécropole sous-marine, la vie persiste.

Vibraphone

Lis et étoiles de mer, éponges, ophiures se délectent avec indolence de particules venues d’en haut, une neige marine qui recouvrent la boue et les squelettes d’une nourriture nutritive à souhait.
Cette vision nébuleuse me rend soudain nostalgique de la clarté aveuglante des icebergs et de leur grondement lorsqu’ils s’entrechoquent, géants endormis flottant à la dérive… nostalgique des vents turbulents venus d’arctique 
Et du rire des Goéland bourgmestre et des cris stridents des sternes ; et du jeu de gorge des femmes Inuits et des vocalises changeantes des baleines boréales, tel des chanteuses de jazz en pleine improvisation …

Interlude musical 1  (vibraphone-basse)

Parcours d’O dans la circulation thermohaline

Teaser spectacle Teaser :

Teaser Les abysses https://www.youtube.com/watch?v=2965rb35XNc